La dette pour les startups : un levier méconnu mais puissant

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Lorsqu’on pense au financement des startups, on pense souvent à la levée de fonds en equity — des investisseurs qui injectent du capital en échange de parts dans l’entreprise. Mais il existe un autre levier tout aussi puissant, mais largement sous-estimé : la dette.

Pourquoi la dette peut être un atout pour votre startup ?

La dette est souvent perçue comme risquée ou peu adaptée aux startups, qui n’ont généralement pas encore atteint un stade de rentabilité stable. Pourtant, elle offre des avantages indéniables : vous financez la croissance de votre entreprise sans céder de parts de capital. Et c’est là que réside tout l’intérêt : vous vous donnez les moyens de croître rapidement tout en protégeant votre equity.

Voici les quatre principaux bénéfices de la dette pour une startup :

  1. Maximisation du cash disponible : Lever de la dette vous permet de disposer de plus de liquidités pour soutenir vos projets tout en limitant la dilution de votre capital. C’est un moyen d’augmenter vos ressources financières sans diluer vos parts dans l’entreprise.
  2. Prolongation du runway : Le runway, c’est la durée pendant laquelle votre startup peut fonctionner avant de manquer de liquidités. Avec un apport de dette bien structuré, vous pouvez prolonger ce runway et ainsi donner plus de temps à votre entreprise pour atteindre ses objectifs financiers ou stratégiques.
  3. Accélération de la croissance : En combinant ces deux types de financement, vous pouvez booster votre croissance de manière significative. La dette vous permet d’investir massivement dans des initiatives qui propulsent votre développement, tout en conservant plus de contrôle sur votre entreprise.
  4. Baisse de la valorisation ou de la dilution lors de la levée : En incluant des enveloppes de dettes dans votre plan de financement, vous avez le choix de demander moins d’equity (donc de réduire la dilution) ou de diminuer la valorisation en conservant la même dilution, ce qui augmente les chances de réussir la levée.

Intégrer la dette dans votre stratégie de levée

Lorsque vous planifiez une levée de fonds en equity, il est crucial d’inclure la dette dans votre réflexion. L'idée est de déterminer précisément le montant de fonds propres dont vous avez besoin, tout en tenant compte des financements non-dilutifs pour couvrir vos besoins jusqu’à atteindre votre point de rentabilité ou les KPI nécessaires pour la prochaine levée.

Trop d’entrepreneurs voient encore la dette comme un simple bonus, à explorer après une levée. Or, bien anticipée, elle peut faire une énorme différence dans la capacité de votre startup à se développer de manière durable et agile.

Quels types de dettes pour les startups ?

Le financement non-dilutif ne se résume pas à de simples prêts bancaires classiques. Il existe aujourd’hui de nombreux instruments adaptés aux startups, notamment :

  • Prêts bancaires garantis : Des prêts avec un taux avantageux et des garanties partielles, souvent proposés par des banques soutenues par des dispositifs gouvernementaux.
  • Prêts d’honneur : Des prêts sans intérêt et sans garantie personnelle, souvent octroyés par des associations ou organismes soutenant l’entrepreneuriat.
  • Financements publics : De nombreuses entreprises innovantes peuvent obtenir des financements de la part de la BPI ou des régions, couvrant souvent 40 à 50 % des fonds propres nécessaires, avec généralement 2 à 3 ans de différé pendant lesquels vous ne remboursez pas le capital dû.

Ces financements demandent du temps et de l’expertise, mais ils sont accessibles à la majorité des entreprises innovantes, à l’exception de certains secteurs de niche.

La dette n’est pas un terrain inconnu à éviter pour les startups, bien au contraire. Elle peut jouer un rôle décisif dans votre stratégie de financement et vous permettre d’accélérer votre croissance tout en restant maître à bord. Si vous êtes en pleine levée de fonds ou sur le point de la clôturer, il est temps de vous pencher sur les possibilités offertes par les financements non-dilutifs. On en discute ?

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